La féérie du château de Pierrefonds
Venez réveiller la Belle aux bois dormant ! Ce château, retiré au milieu des bois, surgit sans cier gare au détour d'une route. C'est vraiment surprenant et presque féérique.
Ce château du moyen-âge (XIIème siècle) fut sauvé par Viollet-le-Duc au XIXème siècle.
Initialement destiné à la surveillance des domaines des ducs de Bourgogne, il est racheté en ruine par Napoléon 1er qui l'intègre en 1813 à ses dépendances de la forêt de Compiègne.
En 1857, Napoléon III demande à Eugène Viollet-le-Duc de restaurer le château pour en faire une résidence impériale.
La restauration majestueuse de Viollet le duc répond à cette demande et concilie l'architecture mediéval et les exigences de la cour de Napoleon III.
- Après avoir franchi le pont levis, entrez dans la grande cour pour admirer ce magnifique château.
- La scénographie du "bal des gisants" de Skertzo
Les façades de style Renaissance qui donnent sur la cour sont toutes conçues comme des écrans ou des décors de théâtre pour l’agrément du visiteur situé au centre. Monstres, chimères et sculptures inspirées du roman de Renart ornent les façades de la cour (voir encadré ci-contre).
La statue équestre en bronze de Louis d'Orléans trône au milieu de la cour d'honneur entourée d'énormes salamandres, symbole du duc, qui font office de gargouilles ainsi que les chimères du grand perron (sculptures réalisées par Emmanuel Frémiet [1824-1910])
Le château inspire les cinéastes ...
Les 2 premières saisons de la célèbre série américaine "Merlin" ont été tournées dans ses murs (voir notre encadré)
Jean-Marie Poiré y a tourné les péripéties de Jacquouille la Fripouille et Godefroy de Montmiral dans Les Visiteurs I et II.
Luc Besson y a amené ses caméras pour le tournage de Jeanne d’Arc avec Milla Jovovich ainsi que Randall Wallace et la prestigieuse équipe anglo-américaine de L’Homme au Masque de Fer avec Léonardo DiCaprio.
Mais nous, ce qui nous a fait frémir c'est la promenade magique dans les souterrains du château.
Envoutante scénographie des gisants mis en scène et en musique. Ces gisants sont en fait des sculptures en plâtre qui proviennent de la nécropole de la basilique de Saint-Denis et commandés par Louis-Philippe pour son musée "À toutes les gloires de la France" du château de Versailles.
Depuis 2006, les visiteurs qui se risquent dans la descente du lugubre escalier s'enfonçant dans les profondeurs du château, découvrent au bas des marches une galerie souterraine plongée dans la pénombre. Le temps que les yeux s'habituent, on avance dans une quasi obscurité. Soupirs et chuchotements d'outre-tombe ponctuent chacun de nos pas dans ce décor fantasmagorique.
Voici un des textes (il y en a beaucoup) qui surgit des gisants et que j'ai retrouvé :
Texte a Louise Labé, Œuvres, 1555. (un des textes figurant dans la video du Bal des gisants ci-contre)
Tant que mes yeux pourront larmes épandre À l'heur passé avec toi regretter, Et qu'aux sanglots et soupirs résister Pourra ma voix, et un peu faire entendre;
Tant que ma main pourra les cordes tendre Du mignard* luth, pour tes grâces chanter ; Tant que l'esprit se voudra contenter De ne vouloir rien tors que toi comprendre ;
Je ne souhaite encore point mourir. Mais, quand mes yeux je sentirai tarir, Ma voix cassée, et ma main impuissante,
Et mon esprit en ce mortel séjour
Ne pouvait plus montrer signe d'amante,
Prierai la mort noircir mon plus clair jour.
LOUISE LABÉ, Œuvres, 1555.
